Il est tellement grand qu'Il peut Se rendre petit. Lui qui est le vrai Roi est tellement pédagogue dans Sa manière de nous gouverner, qu'Il ne craint pas de Se faire humble devant nous, de prendre le rang du serviteur. Cette humilité de Jésus a marqué Jean-Baptiste; elle a bouleversé l'image qu'Il se faisait de la grandeur de Dieu. Et pourtant, cette humilité était indispensable pour relier ciel et terre: pour nous frayer un chemin vers le baptême dans l'Esprit, vers le plongeon dans la vie de Dieu, le Fils éternel n'a pas craint de se frayer un chemin vers nous, par le baptême dans l'eau du Jourdain. Pour briser notre orgueil, cet orgueil qui est capable de nous séparer éternellement de Dieu, Il ne pouvait répondre que par l'humilité la plus compatissante. L'humilité qui veut obtenir la communion à tout prix. Quitte à assumer toutes les conséquences de notre péché, à devenir la tête du corps mystique de l'humanité pécheresse, effrontément opposé à Dieu – Lui qui est éternellement tourné vers le Père, dans l'intime communion de la Trinité sainte.
Homélie Pour Le Baptême De Jésus Mon
Saint Luc nous dit que « le ciel s'ouvrit ». Cela veut dire
que, dans le Christ, le ciel et la terre sont de nouveau reliés; l'abîme du péché est surmonté. Ensuite saint Luc nous dit que « l'Esprit Saint descendit sur Jésus sous une apparence
corporelle, comme une colombe ». Ce langage nous rappelle des images de l'Ancien Testament. Le Saint Esprit planant sur le chaos à l'aube de la création: la venue du Christ est une
nouvelle création. La colombe qui ramena la branche d'olivier à Noé après le déluge: le baptême du Christ est un nouveau déluge qui lave le monde du péché et de la mort. Bref, le baptême de Jésus est un condensé de sa mission: réunir chacun
de nous avec notre Père céleste, maintenant et pour l'éternité. Le Christ a commencé à s'acquitter de cette mission au moment de l'incarnation. Trente ans plus tard, son ministère public commence
avec le baptême, quand Dieu le Père fait pour ainsi dire une déclaration publique au sujet de ses qualifications. La fête de ce jour marque la transition du temps liturgique de Noël à celui du
temps ordinaire.
Homélie Pour Le Baptême De Jesus
» (2 Co 5, 21) Et l'abbé Huvelin dit à Charles de Foucauld: le Christ a tellement pris la dernière place que jamais personne n'a pu la lui ravir. Admirons Jean qui a su « laisser faire ». Plus tard, Pierre devra accepter de se laisser laver les pieds par Jésus… Chez les saints, la force de la volonté va de pair avec l'humilité de l'abandon à la volonté divine. Le baptême de Jean était nécessaire, mais pas suffisant. Il permettait de se reconnaître pécheur, mais pas d'être sanctifié. C'est pourquoi Jean avait annoncé: « Moi, je vous ai baptisés avec de l'eau; lui vous baptisera dans l'Esprit Saint. » Après avoir plongé dans la mort, le baptisé peut, « ressuscité » par l'Esprit, remonter avec le Christ. C'est à ce moment-là que les cieux s'ouvrent, parce que l'homme, qui avait été chassé du jardin d'Eden après son péché, peut à nouveau entrer en communion avec Dieu. La descente de l'Esprit sous la forme d'une colombe signifie qu'il va accomplir sa mission avec ce même Esprit et accompagné par le Père, qui s'exprime ainsi: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie.
Nous vivons dans le temps où il y a un hier, un aujourd'hui et un demain. Dieu vit dans un éternel présent. Par la prière qui nous met en communion avec Dieu, nous pénétrons dans cet éternel présent de Dieu. Cela est possible parce que lui-même a fait le chemin inverse. Le Fils de Dieu s'est fait l'un des nôtres. Il est venu dans le temps et dans l'espace. Et lorsqu'il s'est mis à prier, le voile entre le temps et l'éternité, entre l'espace des hommes et l'omniprésence de Dieu, s'est déchiré et la voix du Père qui, de toute éternité, engendre son Fils, a pu dire, dans le temps de notre histoire: « aujourd'hui », oui, « aujourd'hui, je t'ai engendré ». Cette voix du Père accompagne la descente visible de l'Esprit-Saint sur Jésus. Lorsque nous nous mettons en prière, c'est-à-dire lorsque nous nous ouvrons au don de la prière, le ciel s'ouvre et l'Esprit du Père et de Jésus descend sur nous pour prier en nous, nous rendant capable de dire: « Abba, Père », et, alors, chaque fois, la voix du Père nous dit à nous aussi, « tu es mon Fils, aujourd'hui je t'ai engendré ».