En mai 1881, le premier Salon de la Société des Artistes Français, qui fait suite au décret de Jules Ferry du 27 décembre 1880, ouvre ses portes au Palais des Champs Élysées. Antoine Calbet décide de proposer au jury deux portraits, tous deux acceptés. Si ce genre est parmi les plus exigeants, le peintre sait qu'il est également très demandé par le public, facilitant ainsi l'entrée au Salon. Dès lors débute la carrière parisienne de l'artiste qui se concentre sur les portraits pour asseoir sa reconnaissance tout en s'adonnant à d'autres genres et techniques. Il participe, comme d'autres artistes en vogue, à la décoration du restaurant Le Train bleu dans le hall de la gare de Lyon, à Paris. Francois Boucher Léda et le cygne, 1740 : Descriptif de l'œuvre | Artchive. Il réalise ainsi quatre huiles marouflées sur panneau (1900), représentant les villes de Nice, Evian, Nîmes et Grenoble, qui s'inscrivent dans le vaste ensemble de quarante-et-une peintures montrant les grandes étapes parcourues par la compagnie PLM (Paris-Lyon-Méditerranée). Néanmoins, Antoine Calbet reste très attaché à sa région natale qui a participé à son premier essor.
- François boucher léda et le cygne tuberculé
François Boucher Léda Et Le Cygne Tuberculé
Paul Véronèse (1528-1588) nous en livre une version blonde et sensuelle… Véritable prétexte au triomphe érotique, l'anecdote mythologique n'a plus rien de contre-nature ou de monstrueux… Elle devient au contraire une scène d'amour sensuel. La lumière blonde, si typique de l'École Vénitienne du XVIe siècle, illumine l'action. François boucher léda et le cygnes. A demi couchée, alanguie sur sa couche, la peau diaphane et les cheveux d'or, seulement vêtue de ses bijoux, Léda s'offre totalement à son Dieu et maître. Le grand coloriste qu'est Véronèse fait dialoguer les couleurs: le blanc de la couche aux draps de soie répond au plumage de l'oiseau, tandis que son oeil rubis rappelle l'épais rideau rouge qui compose le fond. Un arrière-plan qui n'est pas sans rappeler le lourd rideau de théâtre… Est-on simple spectateur ou voyeur? Portraitiste hors-pair, Véronèse donne ici libre cours à son talent: du beau visage doux et soumis de Léda, notre regard s'attarde sur les traits fins avant de s'arrêter sur ses formes généreuses, son sein rond, sa peau si blanche, ses mains fines.
Le mythe transposé à la Belle Epoque
Le corps de profil, Léda se tient debout dans l'eau de la rivière, le regard tourné vers le cygne à ses pieds. Tout en courbes et en sensualité, le peintre joue des effets d'ombres et de lumières pour modeler le corps de la jeune femme. Ses cheveux sont relevés en un chignon qui laisse s'échapper quelques mèches finement dessinées. D'un mouvement souple, elle semble repousser doucement les avances du cygne. Celui-ci l'entoure de ses ailes déployées qui battent dans l'eau, troublant le calme de la surface. François boucher léda et le cygne tuberculé. Les deux corps sont en osmose, dans un face-à-face chorégraphique. La courbe du dos de Léda épouse celle du cou du cygne tandis que son bras se prolonge par la tête de l'oiseau. Si le corps féminin est parcouru d'ombres, celui du cygne apparaît au contraire en pleine lumière, d'une blancheur éclatante et immaculée. La nature qui les entoure se teinte de couleurs pastels en dégradés de bleus, de verts et de roses, conférant à la scène charme et délicatesse.